Il
était une fois dans le bleu de l’océan
Un
cœur
en désarroi au mal grandissant,
Dont
les
blessures traçaient un sillon rougeoyant
Entre
les vagues formées de multiples tourments.
Un
pécheur
solitaire s’aventura par là,
Prit
le
cœur entre ses bras et s’en occupa
Son
affection
plein de tendresse le ranima ;
Il
devint
une belle sirène à la peau de soie.
Ses
lèvres
se ravivèrent grâce aux doux baisers
Du
pécheur
particulièrement attentionné,
Ses
yeux
brillaient à la vue de son bien aimé,
Ses
joues
rougissaient de cet amour passionné.
Le
pécheur
caressait les formes de la sirène,
Les
ondulations
des rubans s’en souviennent,
Son
fiévreux
regard l’a rendue scintillante même
Jusqu’au
jour où chacun regagna son domaine.
Il
était
une fois un pécheur et sa sirène
Dont
l’inévitable
séparation fit grand peine.
Ils
se
rejoignaient jusqu’à en perdre l’haleine
Enlacés,
ils se couvraient de ses cheveux de laine.
***
Quelques
années plus tard,
là,
échouée sur le sable,
Ecorchée
par les blessures de son évasion,
Le
corps
de la sirène gisait, indésirable,
Les
écailles
ternies et le regard sans passion.
La
liberté
de nouveau lui donna la force D'aller rejoindre tout de même
l'eau
de la vie.
Son
profond
chagrin trouvera-t-il une amorce, Pour que son existence ne soit pas
seule
subie ?
Elle
était
partie loin,
peut-être
beaucoup trop loin,
Fuyant
cette séparation d'avec le pécheur,
Qui
l'avait
bien arrangée avec tant de soins
Voulant
toujours faire au mieux avec grande douceur...
La
sirène
repartit, confiante, à sa rencontre :
Ses
yeux
se figèrent et revinrent ses souvenirs.
Humer
le parfum de sa peau : sera-t-il contre ?
Se
lover
contre lui, parler : est-ce mal agir ?
La
générosité
du pécheur l'a comblée à nouveau ; son coeur
s'émeut
et saigne après coup. Que faire de l'amour, quant à une
autre
bien aimée Il pense, sinon le porter autour de son cou, Comme un
diamant à la nature inaltérable. Lui voler ?
Jamais
personne n'en sera capable.